Facteur d’authentification

Dernière mise à jour : 07/01/2020

L’authentification dans un système informatique est des opérations les plus essentielles pour la sécurité globale de celui-ci. S’authentifier, c’est prouver qui on est au système. Cela comprend en réalité deux actions, qui ne sont pas que des élucubrations théoriques ni des lubies de chercheurs en sécurité : l’identification et l’authentification. Elles peuvent parfois être réalisées en une seule opération, parfois en deux.

L’identification consiste à donner au système une identité. C’est en fonction de cette identité qu’on aura plus ou moins de droits sur le système, et qu’on pourra mettre en œuvre l’ensemble des mécanismes de protection pour empêcher ou autoriser des actions sur le systèmes (lecture ou modification d’information, exécution de tâches, etc.).

Mais il ne suffit pas de dire qui on est, même en jurant sur la Bible. Ça serait trop facile sinon : je dis que je suis l’administrateur, et hop, j’ai tous les droits. Non, il faut aussi prouver que je suis bien celui que je prétends être ! Il existe plusieurs façons de le faire, plus ou moins sûres. Aucune de ces méthodes ne peut être parfaite, dans ce bas-monde ; chacune peut être plus ou moins sûre, plus ou moins facile à utiliser et malheureusement les méthodes les plus sûres sont souvent les plus pénibles à utiliser.

L’exemple le plus commun est celui du mot de passe : je donne mon identité (le « login ») et je prouve qu’il s’agit de moi en donnant un code secret (le « mot de passe »). Ce secret n’est censé être connu que de l’utilisateur et du système, et c’est cela qui prouve l’identité de l’utilisateur : normalement, seul l’utilisateur connaît ce secret en dehors du système.

Un bon facteur

Le bon facteur d’authentification, du point de vue théorique, est celui qui prouve de façon certainel’identité d’un utilisateur.

Dans un monde parfait, où il n’y aurait aucun malfaisant, où personne ne chercherait à prendre la place d’un autre pour voler des informations ou des valeurs quelconques à autrui, tout irait bien. Au risque de surprendre la plupart des lecteurs, ça n’est pas le cas. Il y a même toute une économie liée à la criminalité informatique, où le vol de session est une étape incontournable pour les attaquants.

Compromission

Donc les criminels vont chercher à usurper votre identité, en s’attaquant aux facteurs d’authentification que vous possédez. Et pour cela il existe différentes techniques, auxquelles nous ne pensons pas forcément.

Prenons l’image d’un coffre-fort : seul celui qui détient la clé peut l’ouvrir. Théoriquement. Mais un voleur peut tenter de vous voler la clé, mais s’il n’y arrive pas, il peut aussi utiliser un chalumeau pour passer en force, écouter le cliquetis du mécanisme pour trouver la combinaison, essayer de retrouver les caractéristiques de la clé pour la reproduire (référence constructeur, prise d’empreintes ou de photos sous différents angles), etc.

Il faut donc partir du principe qu’une compromission de notre facteur d’authentification est toujours envisageable.

Caractéristiques

Un facteur d’authentification doit posséder plusieurs caractéristiques. Il doit notamment être, idéalement :

  1. Discriminant (voire unique) : si tout le monde a le même secret, ou si de trop nombreux utilisateurs ont le même secret, il va devenir difficile d’être certain de l’identité de l’utilisateur puisque plusieurs utilisateurs ont le même secret !
  2. Discriminant (encore) : il faut éviter d’utiliser le même facteur sur plusieurs systèmes. Car si ce facteur est compromis, il faut le changer sur tous les systèmes où on l’utilise.
  3. Difficile à deviner ou à retrouver : même s’il reste secret, un pirate va tenter de retrouver le secret. Il peut par exemple tester tout un tas de combinaisons de mots de passe (au hasard ou méthodiquement) pour tenter de deviner ce fameux secret ; tout est alors une question de temps, de moyen.
  4. Difficile à reproduire : la difficulté dépend du type de facteur. Un mot de passe complexe est difficile à retenir, même si on voit l’utilisateur le taper. La clé d’un coffre-fort est difficile à copier, car il faut disposer de l’original au moins le temps d’en faire la copie.
  5. Répudiable, en cas de compromission : en partant du principe que les criminels ont de l’imagination, il est toujours possible que le facteur d’authentification soit irrémédiablement compromis. Il faut alors pouvoir le modifier.

Si la clé de notre coffre-fort était volée, ou si on suspectait qu’elle ait pu être reproduite, il conviendrait alors de changer la serrure du coffre et le jeu de clé pouvant l’ouvrir. Idem pour un mot de passe. Et si on a utilisé la même clé sur plusieurs coffres, l’opération sera à répéter sur chacun des coffres.

Usage

Il est rare qu’un facteur d’authentification soit parfait. En pratique, c’est même impossible. Il faut souvent confronter ses caractéristiques au cas d’usage envisagé, pour voir s’il convient et s’il couvre les risques redoutés. Par exemple, dans un cadre bancaire, il est important de pouvoir répudier un facteur d’authentification, pour éviter qu’un malfaiteur puisse passer sans fin des opérations à son bénéfice depuis votre compte.

Multiplication des facteurs

Un bon moyen de pallier à certaines faiblesses d’un facteur consiste à lui ajouter un second facteur d’authentification.